« "Ça marche !" – De La cohérence comme victoire du mouvement ».

Il est devenu banal (sans doute depuis le Lycée des péripatéticiens où les disciples d'Aristote dialoguaient en se promenant) d'associer la marche et la pensée. Les gentilles polémiques où l'on se demande si les grandes idées naissent assis (Flaubert), en marchant (Nietzsche) ou dans sa baignoire (Archimède) ne mènent strictement nulle part. C'est que le mouvement et la pensée ne sont pas liés comme deux objets dans un rapport causal. Ils sont bien plutôt les deux faces d'une même aptitude-attitude : l'acte de secréter du sens en le produisant, en l'arpentant, en le partageant, en l'architecturant. Une recherche de cohérence par l'incarnation vibrante, bruyante et éminemment expressive, pour peu que nous restions ouverts aux festivités créatrices de notre « logobiote », notre jungle grouillante de symboles, d'affects et de souvenirs vivants.